Jeudi 17 mars à 20h au cinéma Utopia de Tournefeuille, séance unique du film RESPECT précédée d’un concert de Gospel en hommage à Aretha Franklin, en occasion du Festival Gospel Touch.
Lorsqu’il est question de biopic, se couler dans la peau d’une sommité telle qu’Aretha Franklin ne semble pas chose aisée. Encore moins quand votre participation découle de la demande expresse de la star. C’était en 2018, quelques mois avant son décès. Tant un honneur qu’un potentiel cadeau empoisonné qui échoit à l’actrice et chanteuse afro-américaine Jennifer Hudson, membre de cette catégorie de comédiens polyvalents dont la portée de l’expression corporelle ne connaît que les limites qu’elle s’impose à elle-même.
Du reste, l’actrice bientôt quarantenaire n’en réalise pas moins une prouesse en incarnant une Aretha Franklin de plus de vingt ans sa benjamine, à une époque où celle-ci décide de suivre Martin Luther King, proche de la famille, pour une tournée de marches en faveur du combat antiségrégationniste. Une période qui correspond à un point de bascule entre une existence dédiée au gospel et à la foi baptiste inculquée par son père, le révérend C.L. Franklin, et le décollage de sa future carrière de chanteuse « profane » dans le giron de la Columbia Records.
Ce traitement donne à comprendre ce qui constitue le ciment de cette communauté afro-américaine d’après-guerre, cette intersection salutaire entre ferveur religieuse, musique gospel et fierté noire dont la résultante fut le succès historique du mouvement pour les droits civiques.
Mais au-delà d’être hautement signifiant sur le plan esthétique, ce long prologue introduit surtout le spectateur à une retranscription de l’univers mental du personnage d’Aretha Franklin. À travers la conjoncture dans laquelle évolue l’enfant, puis l’adolescente – de laquelle s’ensuivent des liens de causalités plus ou moins évidents – Liesl Tommy cherche à expliquer par anticipation les développements futurs afférant à la vie privée de l’artiste. Biopic oblige!
Réalisée selon une approche documentaire factuelle, celle-ci fait le choix délibéré d’éluder ce que l’oeuvre de la chanteuse doit au caractère dysfonctionnel de sa relation avec Ted White. En cela, le biopic de Liesl Tommy ne manquera pas de trouver sa place dans le paysage cinématographique ayant trait à celle qu’on a couronné « Reine de la soul. »
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